Village de BOSO-MOSUKA

Village de BOSO-MOSUKA


A la demande du collectif des chefs coutumiers, les kumu, un dispensaire- maternité sera créé au village. Nous avons besoin de vous pour réaliser cela. Un dispensaire existe à 3km, mais il est mal équipé et ne dispose pas de médicaments. Les infirmiers se débrouillent pour se ravitailler en produits pharmaceutiques. C’est ainsi qu’il se produit beaucoup d’accidents provoqués par l’administration des produits périmés. Un terrain est disponible. Nous avons près de 300m2 de terre disponible. Il faudrait juste le déboiser pour commencer la construction. Des briques adobes pourront être fabriquées au village.

En plus du dispensaire, une pharmacie pourra être ouverte pour permettre aux malades de s’approvisionner en médicaments.

On pourra également envisager la construction d’un foyer social afin de permettre aux femmes de préparer des repas équilibrés pour les enfants ainsi que l’alphabétisation des femmes adultes. Très peu de femmes sont instruites. Le mariage est très précoce et les parents se soucient très peu de faire étudier les filles.

Nous pourrons aussi soutenir non seulement l’école du village destinée aux jeunes enfants, mais aussi l’école secondaire, Institut Boso-Mayale, qui dispose de 6 classes opérationnelles, de la 1ère post primaire à la 6ème année des humanités pédagogiques, école créée par un promoteur, qui est en même temps porte parole du village. Si l’école dispose d’un peu de financement, elle pourra ouvrir la section de menuiserie, afin que le village puisse à la fin de leur formation ouvrir une scierie.

Les frais scolaires ne sont pas élevés, environ 3 à 4 dollars US par mois, mais la population est tellement pauvre qu’il leur arrive de ne pouvoir pas payer ! C’est ainsi que le maître touche jusqu’à moins de 5 dollars par mois !

Des telles actions empêcheront les chefs d’accorder aux exploitants sans scrupule des droits d’exploitation sur ce qui reste de la forêt de Boso-Mosuka et permettront la protection de l’environnement.

Ci-dessous, l’historique du groupe ethnique, auquel appartient la population du village de Boso-Mosuka. Ce texte est tiré du livre « Introduction à l’ethnographie du Congo, Editions Universitaires du Congo (Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani), p.61 à 77, par JAN VANSINA, 1965. »

Les NGOMBE :


Peuple de la région ITIMBIRI-NGIRI.

Les ngombé auraient été refoulés du nord par les ngwandi, et ce à partir du XVIIIième . De Yakoma, les ngombés seraient allés à la Haute-Mongala, où ils se seraient séparés en 3 groupes : l’un émigrant vers Bosobolo, l’autre se fixant dans la région du Budjala, et le troisième s’installant sur la Basse-Mongala. Lors de l’arrivée des Européens, les ngombés faisaient la guerre à différents groupes Mongo et tentaient de progresser vers le sud. Leur langue est bantoue. Ils ont une unité culturelle, avec les autres groupes de la région, dont une partie minoritaire est matrilinéaire tandis que l’autre partie, majoritaire, est patrilinéaire.

Point économique


L’aliment principal est la banane. Existait aussi, l’igname, la patate douce, le manioc et le maïs. Les cultures subsidiaires sont : arachides, canne à sucre, épinards, courges, kola, palmiers- élaïs On pratiquait la culture alternante en commençant par défricher le sol vers la fin de la saison sèche en mars - avril, ainsi que la rotation des cultures : à une récolte de maïs, vers août – septembre (pendant les pluies) succédait sur le même sol, une plantation de bananes (vers novembre de l’année suivante, à la fin de saison des pluies) et ensuite une culture de manioc pendant 2 ans. Ensuite le champ restait en jachère (5 ans). Un autre champ pouvait être cultivé pendant un maximum de 4 ou 5 ans. Les produits secondaires sont : huile de palme, vin de palme ; Les animaux domestiques : poules, chèvres, moutons. La chasse est très pratiquée. Les ngombés excellaient en chasse. Chasse intensive. Pour la pêche : pose des nasses géantes permanentes sur les rapides.

Structure socio-politique


Mariage : paiement de la dote aux parents de la fille, société patrilinéaire. Le leadership est institutionnalisé en la personne du chef ou kumu, qui représente le groupe et juge les affaires internes. Il commande en temps de guerre. Il y a 5 échelons de lignage : Famille étendue, lignage exogame du hameau, lignage du village, lignage du voisinage et enfin lignage maximal ou sous-clan. Mariage endogame au village. Les chefs des différents lignages n’étaient pas les aînés généalogiques : les fils ne succédaient pas aux pères, mais les frères cadets aux frères aînés. Le kumu était choisi au niveau du village, et sa succession n’était pas strictement héréditaire. Il était assisté d’un juge et porte parole, le « mowei »,le sage, et d’un chef de guerre, « élombe », élu également et qui prenait le commandement en temps de guerre.

Polygamie : moins répandue. Pas de distinction entre enfants de femmes différentes. Ils pratiquaient l’adoption des frères de sang dans le lignage au cours d’une cérémonie d’échange avec le consentement du chef de parenté. Les participants sont des étrangers non apparentés et le frère de sang devient le double social de son frère.

Ils croyaient en un créateur : Akongo et (=1er ancêtre). Ils ne croyaient pas aux esprits de la nature. Chaque lignage possédait son arbre « libaka », symbole des ancêtres. Ils croyaient que sorciers et « élombe » pouvaient se transformer en léopard. « Elombe » et « mowei », devaient posséder cette qualité pour bien parler et bien diriger les guerriers. Les croyances en la sorcellerie expliquaient pratiquement tous les accidents sérieux et tous les décès. Place centrale dans le système religieux et le rôle des guérisseurs « nganga » et des devins se définissaient par rapport à celui des sorciers. Le spécialiste religieux, le devin guérisseur, avait subi un entraînement assez systématique auprès d’un spécialiste plus âge, après avoir été appelé en rêve ou après un isolement en forêt. Circoncision se fait sans initiation.

Vie artistique.


Petites statuettes charmes Masques Décoration sur bois ou sur la paroi des cases (géométrique, animaux, personnages) Les danses : le lingondo, exécuté par les fillettes ngombés du fleuve. Chaque début d’année : festival dans le but de se faire admirer des jeunes gens. Les instruments de musique accompagnaient les danses : tambour à signaux, xylophone (musique vocale peu connue). Art oral : proverbes, devinettes, poèmes lyriques associés à des chansons (berceuses, satires, chansons de travail, de voyage, …) poèmes de louange, chants par griots, fabliaux, contes et mythes.

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